CHEZ NOS VOISINS : REGARD VERS L’ALLEMAGNE

Depuis que la crise économique à commencée en Europe, tous les regards se tournent vers un pays : l’Allemagne. c’est aujourd’hui également vers ce pays que nous nous tournons, non pas dans un cadre économique, mais dans un autre purement cynégétique.

Si la France compte environ 1 300 000 chasseurs avec une tendance à la baisse, l’Allemagne ne compte quand à elle que 340 000 chasseurs avec cependant une tendance à la hausse. Le territoire français est, il est vrai, légèrement supérieur avec une superficie de 42 700 000 ha pour 32 090 000 ha pour le territoire allemand, ce qui nous donne 94 ha par chasseur chez nos voisins et seulement 32 ha chez nous.

Venue en France accompagner sa fille dans une famille d’acceuil de correspondance scolaire, Walter, chasseur allemand de la région de Leipzig me sera présenté par un ami qui le reçois à la maison. Walter parle parfaitement le français ce qui compensera ma faible connaissance de la langue de Goethe, oubliée depuis les années collège. pour des raisons personnelles et professionnelles, Walter nous demande de ne pas diffuser de photos , ni de divulguer son identité ce que je respecterai. c’est ainsi que pendant une journée complète, nous allons échanger sur nos pratiques et expériences cynégétiques. Walter à déjà eu l’occasion de participer à deux battues lors de précédents séjours en France dont une battue aux chiens courants dans la Nièvre. Cette pratique aux chiens courants est interdite en Allemagne et il nous décrit la chasse en battue outre Rhin avec des chiens de petite poussée, voir régulièrement sans chiens, mais avec beaucoup plus de rigueur dans l’organisation et l’aménagement du territoire avec beaucoup de miradors de battue assurant des tirs fichant. J’avais entendu parler de très grandes battues en Allemagne et demande à Walter si il connait cette pratique. Effectivement, il participe chaque année à ces battues pouvant regrouper plusieurs sociétés de chasse où tout se passe pratiquement au chronomètre. Walter nous explique que cette pratique très efficace est mise en place pour contenir de très fortes populations de sangliers en début de saison, mais que pour la suite, c’est une régulation plus ajustée faisant appel en majorité à un mode de chasse individuelle. En fonction des secteurs, c’est entre 50% et 70% du tableau qui est réalisé en chasse individuelle. Contrairement à chez nous, lors des grandes battues, la traque ne se fait pas forcément en ligne, mais un peu de manière désordonnée (en apparence), dans tous les sens et sans fusils pour les traqueurs. Par contre, la chasse ayant commencé à une heure précise, s’arrêtera également à une heure précise et tout le monde respectera la consigne. Le téléphone portable longtemps interdit en France est obligatoire pour ce genre de chasse collective en Allemagne. Walter est surpris par le manque de connaissances de l’anatomie et des moeurs du gibier convoité chez les chasseurs français. Je questionne Walter sur le côté balistique afin d’établir les divergences qui opposes nos deux pays en la matière. d’après les données qui me sont parvenues récemment et contrairement à ce que la majorité des chasseurs déclarent, un animal (grand gibier) mort en France à nécessité en moyenne 9 balles. Walter ne connait pas avec précision les chiffres de réussite de tirs en Allemagne, mais déclare avec certitude que la moyenne est bien inférieure à la notre. Le mode de chasse beaucoup plus orienté vers l’affût ou l’approche combiné à une bien meilleure formation l’explique. Nous décidons de faire une sortie sur notre territoire en début d’après-midi. Je suis à mon tour surpris de voir avec quelle rapidité de discernement Walter analyse le territoire qu’il découvre. il a de suite une idée très précise sur les postes d’affût à tenir ainsi que sur les chemins de progression d’approche. notre connaissance du terrain confirme son analyse. Il s’étonne du peu de présence de miradors en France et du peu de protection des cultures. il semblerait que les rapport entre agriculteur et chasseurs soient bien différents en Allemagne. Le repas convivial du soir nous donnera l’occasion de parler formation des chasseurs. de l’autre côté du Rhin, il faut jusqu’à deux ans pour obtenir son permis de chasser le fameux « bac vert » et débourser parfois pas loin de 1 500€. La formation est beaucoup plus poussée que chez nous et Walter s’étonne du manque de connaissance en balistique et du manque d’entrainement des chasseurs français. Le chasseur allemand pratique régulièrement l’entrainement au stand sur cible fixe et sanglier courant, et l’Allemagne est aujourd’hui pourvue d’un excellent parc de « cynétir ». Le chasseur allemand ne conçoit pas de commencer sa saison sans avoir procédé à un contrôle, voir un réglage de son optique. J’interroge Walter sur le type d’armes utilisées de l’autre côté du Rhin et il semble que l’utilisation des Drillings, image du chasseur allemand ou autrichien face aujourd’hui partie du passé. Les calibres utilisés sont plus fins et le chasseur allemand ne semble pas avoir cédé à la mode du gros et lourd. Ceci s’explique par un mode de chasse qui laisse la part belle à la chasse individuelle et au tir de précision. Les carabines Express souvent fabriquées par les armuriers germaniques ne sont que peu utilisé chez eux. Pas non plus de fusil à canon lisse pour la chasse au gros gibier. Les carabines semi-automatiques, quand elles ne sont pas interdites sont presque toujours les mal venues. Walter ne comprend pas l’utilisation de ce type d’armes dont la plupart du temps, le calibre n’est pas en accord avec l’architecture d l’arme (calibre rapide, magnum,  à poudre lente combinée à un canon court et mécanisme à emprunt de gaz). Il trouve également dangereux la réglementation française imposant le chargeur fixe et obligent à engager une balle dans le canon pour ensuite manipuler l’arme pour en approvisionner le chargeur, point sur lequel je suis parfaitement d’accord. De toute évidence, nous avons bien compris que les armes semi-automatiques ne sont pas rentrées dans la culture germanique. Non, l’arme de chasse par excellence de ce côté du Rhin, c’est bien la carabine à verrou et si sur le papier elle n’est pas à son avantage, il faut bien reconnaitre qu’elle n’empêche pas le chasseur allemand d’être très performant. Pratiquement toutes les armes sont équipées d’une optique, lunette de préférence (ah! cette tradition germanique…). Je fais tout de même remarquer à Walter que le non-sens existe aussi chez eux dans la mesure ou presque toutes les armes sont équipées de visée optique et que malgré cela, elles sont toutes vendues avec une visée ouverte ce qui n’est pas le cas en Amérique du Nord. Walter reconnait ce non-sens. Bien que nos deux pays aient des différence de culture cynégétique, nous constatons que notre vision de la chasse partage beaucoup de point communs.

Cette journée enrichissante se termine et nous nous quitterons sur une invitation de Walter à nous rendre sur le terrain voir comment se déroule une journée de chasse chez nos amis Allemands. Si Walter reste persuadé que leur culture cynégétique et leur rigueur d’organisation restent les meilleures, il reconnais néanmoins qu’en matière de bon vin et de pratiques culinaires, nous restons les maîtres incontestés.  « Guten Appetit, Walter »

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